David Essomba
Didier Lamkel Zé a marqué les terrains belges, mais pas uniquement pour ses exploits sportifs. Le joueur camerounais, doté d’un talent indéniable, s’est souvent distingué autant par ses performances que par son comportement controversé, alimentant une carrière en dents de scie. Glenn Verbauwhede, ancien entraîneur des gardiens au KV Courtrai, dresse dans sa biographie Kamikaze un portrait saisissant de ce joueur singulier.
Une entrée fracassante, un déclin rapide
Recruté en 2018 par l’Antwerp, Lamkel Zé a rapidement montré son potentiel. En 88 apparitions, il a inscrit 21 buts et délivré 12 passes décisives, s’affirmant comme un élément clé du club. Cependant, ses frasques hors du terrain ont rapidement terni cette réussite. Une succession d’incidents disciplinaires a précipité son départ de l’Antwerp et rendu son passage au KV Courtrai encore plus éphémère, avec seulement 10 rencontres disputées.
Selon Verbauwhede, les problèmes de comportement de Lamkel Zé étaient exacerbés par son addiction aux jeux d’argent. L’entraîneur rapporte des anecdotes troublantes : le joueur aurait commandé plusieurs téléviseurs auprès d’un sponsor du club pour s’adonner sans relâche à cette activité et aurait même été impliqué dans une affaire de dettes envers la mafia nigériane.
> « Des sources fiables m’ont confirmé que Lamkel Zé était fortement dépendant aux jeux d’argent. Il aurait acheté quatre téléviseurs pour jouer sans interruption depuis sa chambre d’hôtel. À Roubaix, il aurait même été arrêté à cause d’une dette envers la mafia nigériane d’Anvers », témoigne Glenn Verbauwhede.
L’indiscipline, un frein à son ascension
Malgré ses performances remarquées sur le terrain, l’attitude de Lamkel Zé a souvent compromis ses opportunités. Son transfert au Wydad AC de Casablanca a permis au KV Courtrai de tirer un bénéfice inattendu de 100 000 euros, mais cela n’a pas suffi à compenser les préjudices causés par son comportement.
> « Il gagnait déjà bien sa vie à Courtrai, bien que moins qu’à Anvers, mais venait régulièrement demander des avances au conseil d’administration. Heureusement, le club a pu réaliser un profit avant son départ. Matthias Leterme a toutefois exigé qu’il rembourse une partie des pertes causées par ses frasques avant de finaliser son transfert », rappelle Verbauwhede.
Une carrière morcelée et décevante
Depuis son départ de Belgique, Lamkel Zé a multiplié les clubs : Hatayspor, Sakaryaspor, et plus récemment Karagümrük en Turquie. Bien qu’il affiche des statistiques honorables (3 buts et 2 passes décisives en 8 matchs avec Karagümrük), sa carrière est loin d’avoir atteint le niveau auquel son talent promettait. Ses écarts hors du terrain et sa gestion hasardeuse de la pression l’ont empêché de s’épanouir pleinement.
Une leçon à tirer
L’histoire de Didier Lamkel Zé illustre à quel point le talent seul ne suffit pas dans le football de haut niveau. Discipline, maturité et gestion personnelle sont indispensables pour maximiser un
