David Essomba
Un contexte de tensions persistantes
Dans un climat marqué par des tensions croissantes au sein de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), Abdouraman Hamadou Babba, ancien membre influent de cette institution et président de l’Étoile Filante de Garoua, s’affirme à nouveau comme une voix incontournable.
Le rappel à la loi
Dans une récente déclaration, Abdouraman Hamadou Babba rappelle que les modifications statutaires adoptées par la FECAFOOT le 16 novembre 2024 ne peuvent entrer en vigueur sans l’approbation préalable du Ministère des Sports et de l’Éducation Physique (MINSEP). Cette exigence repose sur l’article 7 de la loi nº 2018/014 du 11 juillet 2018, qui stipule que les statuts et règlements des fédérations sportives doivent être validés par le MINSEP avant leur application.
Pour Abdouraman, cette absence de validation rend les nouveaux statuts juridiquement inapplicables, laissant en vigueur ceux adoptés en octobre 2023. Cette précision met en lumière une problématique fondamentale : jusqu’où la FECAFOOT peut-elle aller dans sa quête d’autonomie sans risquer de violer les lois nationales ?
Un conflit de légitimité
Sous la présidence de Samuel Eto’o, la FECAFOOT revendique une indépendance qui, aux yeux de certains observateurs, frôle l’affrontement avec l’autorité étatique. Toutefois, Abdouraman rappelle que cette indépendance, bien que reconnue, n’exonère pas la fédération du respect des lois camerounaises. Cela pose une question cruciale : la FECAFOOT agit-elle dans l’intérêt du football national ou s’inscrit-elle dans une logique de défiance envers l’État ?
Un acteur récurrent des conflits
Abdouraman Hamadou Babba est loin d’être étranger aux affrontements avec la FECAFOOT. Ses nombreux recours devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) ont déjà conduit à des annulations de processus électoraux et à la dissolution de plusieurs équipes dirigeantes. Il incarne, pour ses partisans, la résistance face à ce qu’il perçoit comme des dérives institutionnelles.
Un avertissement et ses implications
Selon Abdouraman, le non-respect des exigences légales expose la FECAFOOT à une série de contestations judiciaires susceptibles de paralyser davantage le football camerounais. Ce rappel à l’ordre s’apparente à un avertissement : des procédures bâclées pourraient avoir des conséquences graves pour l’avenir de la fédération.
L’enjeu d’une décision
La question demeure : le MINSEP osera-t-il intervenir face à une FECAFOOT dirigée par une figure aussi emblématique que Samuel Eto’o ? Ou bien assisterons-nous à un nouvel épisode de bras de fer juridico-politique, au risque de compromettre le bon déroulement des compétitions nationales et internationales ?
En attendant, Abdouraman Hamadou Babba continue d’interpeller les différents acteurs, les invitant à assumer leurs responsabilités. S’il suscite des critiques pour ses prises de position, il demeure un acteur incontournable du débat sur l’avenir du football camerounais.
Un défi reste à relever : permettre au football national de transcender ces querelles pour se concentrer sur son développement.
