L’ouverture du championnat MTN Elite One au stade municipal de Melong suscite de nombreuses réactions positives parmi les compatriotes, certains y voyant une forme bienvenue d’humilité.
« La Fécafoot, enfin dans l’humilité ! Les matchs de la première journée ont été programmés dans des stades annexes et municipaux. À l’exception du Centenary Stadium de Limbé, qui peut accueillir entre 8 000 et 10 000 spectateurs, les autres stades sélectionnés pour le championnat 2024-2025 sont de faible capacité, entre 2 000 et 4 000 places. Contrairement à mes cousins Hiboux qui critiquent cette programmation, je soutiens les organisateurs. Cela reflète réellement le niveau actuel de mobilisation autour de nos clubs », explique le journaliste Venant Mboua.
Un football local en quête de structuration
Pour lui, le Cameroun n’a pas encore développé les structures nécessaires à l’émergence d’une véritable industrie footballistique. « Le potentiel est là, mais il reste inexploité. Nous manquons d’un projet ambitieux pour relancer le football local, autrefois glorieux et fédérateur à une époque où il était entièrement amateur, avec des clubs appartenant aux communautés. Voilà pourquoi les discours pompeux sur une soi-disant révolution depuis décembre 2021 m’ont profondément déçu », déclare-t-il.
Des défis structurels persistants
Selon Venant Mboua, la situation actuelle du football camerounais ne peut être attribuée uniquement à l’incompétence ou à la mauvaise foi des dirigeants de clubs. « Les clubs manquent de ressources, la Fédération peine à redistribuer les revenus publicitaires, et les joueurs ainsi que les staffs techniques ne peuvent pas être correctement rémunérés. Résultat : le public déserte les stades. C’est ce qu’on appelle simplement du Wayô, comme disent les Bassa, ou du Bivouk chez les Beti », ironise-t-il.
Un appel à l’action
Pour autant, il voit dans cette programmation un début prometteur d’humilité de la part de la Fécafoot. « Si c’est réellement le signe d’une remise en question, il reste encore beaucoup à faire. La Fécafoot doit descendre de son piédestal d’arrogance, s’associer à l’État et inclure toutes les parties prenantes afin de bâtir un projet concret qui redonnera au football local sa grandeur d’antan », conclut-il.