Benoît Mimbe
Avant son élection à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto’o avait exprimé l’ambition de dynamiser l’affluence dans les stades lors des matchs des championnats d’élite. Cependant, depuis son arrivée en décembre 2021, les chiffres de fréquentation des stades, autrefois régulièrement publiés, sont désormais une rareté, alimentant la confusion. Ces statistiques sont pourtant essentielles pour évaluer l’attractivité du football, ce qui constitue la base des stratégies marketing du secteur.
Les clubs de l’Elite One, confrontés à des coûts élevés, doivent impérativement générer des revenus pour couvrir des dépenses comme les salaires des joueurs et des staffs, ainsi que les frais de déplacement et de match. Par exemple, un club de l’élite doit prévoir environ 5 millions de FCFA par mois pour ses opérations. Dans ce contexte, l’absence de données claires sur les affluences complique la gestion financière.
Les budgets des clubs : entre ambition et réalité
Le budget de clubs comme Canon Sportif de Yaoundé, qui a prévu 350 millions de FCFA pour la saison 2024-2025, pose question. Sans des affluences significatives, d’où proviennent ces fonds ? Le cas de Victoria United, qui a annoncé un budget record de 1,1 milliard de FCFA, soulève également des interrogations. Ce budget vise à renforcer les infrastructures et à améliorer les conditions des joueurs, mais les sources de financement de ces sommes restent floues.
Dans un contexte où des clubs affichent des budgets faramineux, la gestion des affluences reste un point crucial. Le football camerounais a connu des affluences élevées par le passé, en particulier dans des stades comme ceux de Douala et Yaoundé. Mais depuis 2021, les matchs se déroulent dans des stades plus petits, souvent avec des foules limitées, ce qui nuit à la rentabilité des clubs.
Les clubs comme Canon Sportif de Yaoundé, avec un budget aussi élevé, doivent se poser la question de la viabilité économique de leurs projets sans affluences suffisantes. La situation de Victoria United, qui opte pour un budget ambitieux sans garantir de revenus en contrepartie, soulève des inquiétudes sur l’origine de ces financements. Dans un environnement où les pratiques financières sont souvent opaques, le football camerounais doit faire face à de nombreux défis pour retrouver sa grandeur.
