Dans une analyse pertinente du paysage actuel du football camerounais, le journaliste Marc Chouamo a partagé des recommandations stratégiques pour redynamiser le championnat et le rendre plus attractif. Malgré la présidence de Samuel Eto’o à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), le championnat peine encore à capter l’attention du public. Pour Chouamo, l’un des principaux obstacles à surmonter est le manque de visibilité des matchs.
Selon lui, bien que la qualité du spectacle se soit améliorée grâce à des infrastructures modernes, l’un des problèmes majeurs demeure l’absence de diffusion en direct des rencontres. « Le spectacle se passe dans le noir », déclare-t-il, soulignant l’importance de mettre en place une régie qui centraliserait la production et la diffusion des matchs.
Chouamo propose que, dans un premier temps, Fecafoot mette à disposition les matchs via ses propres plateformes multimédia, avec un service payant. « Les droits TV sont vitaux », précise-t-il. Plutôt que d’attendre un gros diffuseur, la fédération pourrait commencer par vendre les droits TV en lot à des chaînes locales, ce qui permettrait une diffusion plus large et plus régulière. Il plaide également pour une meilleure organisation des horaires des matchs, afin d’éviter l’absurdité de programmer plusieurs rencontres à la même heure.
Le championnat, un produit à valoriser
Marc Chouamo insiste sur le fait que le championnat camerounais doit être perçu comme un produit unique. Selon lui, la fédération doit se doter d’une régie centrale qui standardise la production des matchs et en assure la diffusion. Par exemple, les matchs de vendredi, samedi et dimanche pourraient être répartis entre différentes chaînes, évitant ainsi la production parallèle de plusieurs signaux distincts. « Il faut que la charte du championnat soit réalisée par un producteur ou la régie de la fédération », propose-t-il.
Il conclut sur une note positive en affirmant que ce travail de structuration, bien qu’il commence modestement, permettra de créer des opportunités de développement pour les clubs et les joueurs. En augmentant la visibilité et en créant une base solide, le football camerounais pourra devenir « bankable », ce qui favorisera la vente de produits dérivés et une meilleure rémunération des joueurs, tout en offrant plus d’indépendance financière aux clubs.
Chouamo voit cette approche comme un premier pas vers une évolution majeure du football au Cameroun, axée sur la qualité, la professionnalisation et l’engouement populaire.