On leur avait promis la paix et la stabilité en sélection nationale. Après de longues tractations entre le Ministère des Sports et la Fécafoot, un compromis semblait avoir été trouvé. Pourtant, les tensions des derniers mois prouvent que ce n’était qu’une illusion. Confrontés à une situation explosive, Vincent Aboubakar et ses coéquipiers ont lancé un appel au secours à Paul Biya lors d’une déclaration choc, ce lundi soir, à l’hôtel Hilton de Yaoundé.
Le communiqué du 1er octobre 2024 devait sceller une trêve entre la Fécafoot et l’État. Un staff technique unifié avait été mis en place, maintenant Marc Brys au poste de sélectionneur, avec Joachim Mununga et Giannis Xilouris comme assistants. Mais derrière cette apparente accalmie, la guerre froide entre la Fécafoot et les autorités n’a jamais cessé. La Fédération digère mal d’avoir été contrainte à ce compromis et cherche à reprendre la main. Pour elle, Marc Brys est un symbole de cet affront.
Un bras de fer impitoyable
Samuel Eto’o, président de la Fécafoot, a décidé de marginaliser le sélectionneur. Son tort ? Son assurance et son indépendance, perçues comme un défi à l’autorité fédérale. Et comme Marc Brys forme un duo inséparable avec Joachim Mununga, c’est ce dernier qui a été sacrifié. Le Belgo-Congolais, cerveau tactique du staff, a été écarté du banc de touche.
Les joueurs, pris dans cette guerre de pouvoir, n’en peuvent plus. À la veille d’un match crucial contre la Libye, ils ont décidé de briser le silence. Dans une déclaration lue par leur capitaine Vincent Aboubakar, ils dénoncent un climat délétère et réclament une chose : le retour de la sérénité et la réintégration de Mununga.
« Nous avons besoin de stabilité, de paix autour de nous », a martelé Aboubakar, appelant le chef de l’État à agir pour restaurer l’ordre chez les Lions Indomptables.
Mais du côté de la Fécafoot, la position est inflexible. Selon des sources proches de Samuel Eto’o, récemment élu au Comex de la CAF, aucun retour en arrière n’est envisagé.
Un proche du président de la Fécafoot lâche même des mots cinglants :
« Si ces joueurs ingrats ne sont pas contents, qu’ils prennent leur retraite internationale. C’est définitif. Devant Samuel Eto’o, ils font semblant de l’aimer, mais en coulisses, ils le trahissent. Mununga ne reviendra pas. Personne ne peut humilier ainsi Samuel Eto’o. »
Une crise sans précédent secoue donc les Lions Indomptables. Entre tensions internes et rivalités de pouvoir, le football camerounais s’apprête à vivre un tournant décisif.


