David Essomba
Le rêve de Samuel Eto’o de faire du championnat camerounais la “Bundesliga d’Afrique” semble se transformer en cauchemar pour les acteurs clés du jeu : les arbitres. Depuis près de trois ans, ces derniers n’ont pas perçu le moindre franc pour leurs prestations.
Des promesses non tenues, des relances ignorées, et une lassitude croissante ont conduit l’Association Camerounaise des Arbitres de Football (ACAF), seule structure habilitée à officier en Elite One selon les statuts de la Fécafoot, à lancer un mouvement de grève.
Mais au lieu d’ouvrir le dialogue, la réponse de la fédération a été brutale : le déploiement de “briseurs de grève” issus des championnats régionaux pour officier dans les rencontres de la première division. Résultat ? Des décisions contestées, des penalties “cadeaux” pour certains clubs, et même l’interruption d’un match sur fond d’accusations de partialité.
Pire encore, dans une manœuvre aux allures de purge, Samuel Eto’o et son Comité Exécutif prévoient de créer une nouvelle association d’arbitres, avec l’intention manifeste de retirer l’agrément à l’ACAF. Une stratégie déjà utilisée contre le SYNAFOC, le syndicat des footballeurs, désormais neutralisé.
Ce jeu d’échecs aux relents autoritaires vise-t-il à verrouiller l’ensemble des structures du football camerounais avant les prochaines élections ? Une chose est sûre : le silence des sifflets en dit long sur le vacarme institutionnel en cours.
