David Essomba
À l’approche de l’élection présidentielle à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), le climat politique apparaît étonnamment calme. Loin d’une véritable bataille électorale, le paysage ressemble davantage à un ring déserté, tant les candidatures crédibles se font rares.
Jusqu’ici, seuls deux outsiders se sont officiellement déclarés : Simon Ngo’on Mbeleck, arbitre de football, et Gilles Christian Ngnize, marketeur. Des profils jugés trop modestes par une partie de l’opinion publique, surtout face à l’ombre imposante du président sortant, Samuel Eto’o.
Des challengers de faible envergure
Le contraste est frappant : d’un côté, un ancien Ballon d’Or africain, quadruple champion d’Afrique avec les Lions Indomptables, star planétaire et stratège politique aguerri dans le monde sportif. De l’autre, des candidats peu connus, dont l’impact apparaît plus symbolique que compétitif. Pour certains observateurs, la scène électorale ressemble presque à un combat inégal, promis à un dénouement rapide.
Eto’o, un président clivant mais incontournable
Depuis son arrivée à la tête de la Fecafoot en décembre 2021, Samuel Eto’o ne laisse personne indifférent. Ses réformes pour moderniser les championnats locaux, mais aussi ses affrontements avec divers acteurs du football camerounais, lui ont forgé une réputation de dirigeant combatif et intransigeant. S’il divise, il impose indéniablement sa présence et son influence.
Stratégie d’attente ou absence de courage politique ?
L’absence de candidats solides résulte-t-elle d’une crainte réelle d’affronter l’ancien capitaine des Lions Indomptables, ou bien d’une stratégie d’attente de certains rivaux qui pourraient surgir en dernière minute ? Plusieurs analystes évoquent l’éventualité de candidatures tardives, en fonction des alliances et des consignes politiques. Mais pour l’heure, Eto’o semble écraser toute velléité d’opposition.
Une victoire annoncée ?
Si la tendance actuelle se confirme, le scrutin pourrait tourner à une simple formalité, consacrant Samuel Eto’o pour un nouveau mandat. Mais une élection sans véritable compétition interroge sur la vitalité démocratique de la Fecafoot : victoire éclatante pour son président sortant, ou succès en demi-teinte dans un contexte sans rivalité réelle ?
