David Essomba
En 2015, une histoire méconnue se jouait dans les coulisses du football italien, mêlant loyauté, pouvoir et désillusion. Son protagoniste principal ? Samuel Eto’o, légende du football camerounais, alors en partance d’Everton pour la Sampdoria. Et à ses côtés, un jeune compatriote promis à un grand avenir : Fabrice Olinga, plus jeune buteur de l’histoire de la Liga avec Malaga. Mais derrière ce transfert apparemment anodin se cachait un scénario inattendu.
Selon Africafoot, Eto’o aurait posé une condition surprenante à sa signature à Gênes : l’arrivée de Fabrice Olinga dans l’effectif du club. Un geste de mentor, symbole de fidélité à ce joueur issu de sa propre fondation. Pour concrétiser ce souhait, Eto’o aurait même accepté une baisse de salaire. Une preuve supplémentaire du lien fort qui unissait les deux hommes.
Mais si le deal s’est bel et bien fait, l’histoire tournera rapidement au désastre pour le jeune Olinga. À peine trois jours après son arrivée en Italie, il est prêté en Roumanie, sans avoir disputé la moindre minute sous le maillot de la Sampdoria. À son retour, le club acte son départ, plongeant le joueur dans une spirale de litiges et d’incompréhensions.
Quelques mois plus tard, Fabrice Olinga sort du silence et livre une version glaçante de son passage à Gênes :
« J’ai été maltraité par la Sampdoria. J’ai signé un contrat, mais la situation était floue. Ils m’ont appelé et m’ont dit que je devais partir sans explication. Je n’ai pas été payé pendant des mois. Pendant l’été, je ne me suis pas entraîné. La Sampdoria m’a fait des promesses. Apollon m’a donné l’opportunité de jouer comme un vrai footballeur, mais la Sampdoria m’a fait croire que je ne pouvais pas jouer. »
Face à cette situation, les avocats du joueur saisiront la FIFA, dénonçant une résiliation abusive de contrat et des salaires impayés. Samuel Eto’o, bien que déjà parti du club, s’impliquera personnellement dans l’affaire pour défendre son protégé, usant de son influence pour tenter de faire rétablir la justice.
Ce feuilleton méconnu révèle les zones d’ombre du football professionnel : les promesses non tenues, les manipulations contractuelles et la fragilité des jeunes talents face aux intérêts économiques des clubs. Si Eto’o avait voulu offrir à Olinga une chance en or, le rêve italien s’est transformé en cauchemar administratif.
Aujourd’hui, cette histoire reste un rappel puissant : dans le monde du ballon rond, même les meilleures intentions peuvent se heurter à la dure réalité du business.
